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La dernière note de la Dares portant sur la soutenabilité de l’emploi jusqu’à la retraite (1) montre que, parmi les professions jugeant leur situation de travail la moins soutenable dans le temps, les employés des banques et des assurances se situent en deuxième position, avec 61 % de salariés jugeant être en incapacité de poursuivre leur métier jusqu’à leur retraite. Viennent ensuite les professionnels de l’action sociale, dont 58 % estiment leur emploi insoutenable sur la durée, puis les infirmiers et sage-femmes qui sont concernés à hauteur de 55 % d’entre eux. A l’heure des débats sur la réforme des retraites, cette étude vient apporter un nouvel éclairage sur la pénibilité du travail et son ressenti dans des secteurs d’activité aux environnements de travail pourtant très différents.

Cette étude montre également qu’une forte exposition aux risques psychosociaux (RPS) tend à rendre plus insoutenable un métier qu’une forte exposition à des contraintes physiques (58% de salariés fortement exposés aux RPS sont en situation de non-soutenabilité de leur métier contre une part de 46% de salariés fortement exposés à des contraintes physiques). Or, l’enquête Sumer réalisée en 2017 montrait déjà qu’une part importante des salariés des banques et assurances étaient en situation de « job strain », c’est-à-dire une situation dans laquelle le salarié « ne dispose plus de marge de manœuvre individuelle suffisante pour faire face aux exigences ressenties dans son travail », soit une situation de forte exposition aux RPS. Ainsi, 52 % des employés et 51 % des techniciens de ce secteur exprimaient être exposés à ce risque de job strain contre une exposition moyenne de 27 % dans l’ensemble des familles professionnelles.

Les professionnels de l’action sociale sont, quant à eux, particulièrement exposés à des contraintes organisationnelles, ainsi sur 42 facteurs définissant les contraintes organisationnelles retenus dans l’enquête SUMER, les professionnels de l’action sociale sont au-dessus de la moyenne pour 18 d’entre eux. Or ces contraintes peuvent générer, ou dégrader, des situations de travail sources de RPS. Les infirmiers et sage-femmes sont, quant à eux, particulièrement exposés à des contraintes physiques : 85 % d’entre eux sont exposés à des contraintes posturales et articulaires contre 72 % de l’ensemble des salariés. De même, 90% d’entre eux expriment être exposés à un ou plusieurs agents biologiques contre 25 % de l’ensemble des salariés (2).

L’équipe Callentis

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